Line RENARD - Sculpteur

Stopper le défilement des textes en posant la souris dessus

Laisser des traces est le propre de l’homme. Nous déposons les marques de notre passage aussi fugace soit il.

Nos pas, nos lèvres, nos empreintes digitales échappent à notre œil qui les distingue parfois si mal et n’y prête guère attention.

J’ai posé un regard à la loupe jusqu’au fin fond de nos entrailles où les chromosomes font la loi et nous marquent à jamais.

Nous sommes prisonniers de nos empreintes génétiques pour de bonnes et souvent de mauvaises raisons (le boulet).

Malgré la volonté de s’améliorer, les limites posées par ces marques intrinsèques sont irréversibles. Déception. On aurait parfois le désir de se débarrasser de tout cela, dans les moments ou nous perdons la foi en l’humanité. (pelle à chromosomes).

Alors que nos doigts vagabondent, nos empreintes papillaires couvrent et recouvrent la surface de la terre depuis l’apparition de l’homme. J’ai ainsi décliné l’empreinte jusqu’à des formes synthétisées (mobile…).

Des hommes et des zèbres. Chaque zèbre porte la marque unique de ses zébrures et se caractérise ainsi de ses congénères de la même façon que l’homme et ses marques papillaires et génétiques.

Le parallèle était intéressant à aborder d’autant que sillons et zébrures se comportent graphiquement de la même manière.

Le corps, parfois triomphant, est aussi un familier de la souffrance physique ou morale.

On peut ainsi charger la terre d’émotions et révéler la douleur ou la tristesse, la naïveté ou la révolte.

L’enfermement au sens large du terme est un thème récurrent de mon travail.

Les « Têtes de masques » synthétisent certaines caractéristiques ethniques que l’on pourrait découvrir lors d’un voyage autour du monde.

J’ai fait ce périple par la pensée en m’arrêtant plus longuement chez les Mongols, les Inuits, en Afrique ou dans d’autres terres australes.

Mes sculptures chargées d’énergie dégagent l’ illusion d’un mouvement.

Le monde animal est un thème refuge car j’y retrouve avec bonheur tous mes critères de beauté.

En raison de la multiplicité des disparités morphologiques entre espèces et individus, l’inspiration est simplement inépuisable.

J’aborde l’ouverture dans tous les sens du terme. La langage courant ne manque pas d’expressions à ce sujet. Ouverture du cœur, de l’esprit, accueillir à bras ouverts…

Probablement pour en finir avec le thème de la contrainte qui s’est fréquemment manifesté dans mon travail : pieds entravés, baillon, esclavage, la fermeture éclair s’est paradoxalement imposée à moi comme une pure évidence. Elle m’est apparue soudainement, résultat inattendu de la décantation de mes reflexions sur l’impermanence, la re-naissance, l’éclosion des êtres.

« Zipologie » étudie l’ouverture de chacun vis à vis de lui-même et des autres. Au fil du temps et du travail j’ai réalisé à quel point on pouvait charger ce petit mécanisme ingénieux de symbolique et de sens.

Mes pièces d’allure totémique aux couleurs vives et acidulées s’élèvent pour rappeler en un coup d’œil qu’il est bon de s’ouvrir, de se vasculariser aux autres, de s’autoriser à s’exprimer, à se revendiquer. A quel degré d’ouverture chacun d’entre nous peut tenter de se situer ? Quelle « ouverture éclair » nous fait ainsi écho ? Dents, engrenages, nœuds, rétrécissements, déraillage, autant de détails que l’on retrouve sur les zips reflètent nos parcours de vie.

Les pièces

sont « ouvertes » comme pour encourager le meilleur à entrer…

C’est aussi mon histoire.